La saga des troya - Saison 4 - Chapitre 16-notes
Je vais inclure ici, l’analyse que je viens de terminer provisoirement sans doute, mais apportant une suite réelle de l’existence de tous ces Detroyat. Etant bien entendu, qu’il n’est pas question de saga ou de roman, mais que tout ce qui suit est tiré des archives paroissiales des lieux cités. Tout est entièrement exact.
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Pendant ce temps, que se passait-il à Quinsivet avec tous ceux en dépendant ? Le premier novembre 1622, Gaspard de Troyat foity, fils du précédant Gaspard, prend en charge la paroisse de St.Vérand (38 Isère), et ouvre son registre en précisant avec minutie, car il est comme bon nombre des Troya méticuleux, comment il s’appelle, se prénomme et comment il va choisir son nom de prêtre. Il explique également que son nom est de Troyat du foity, que foity, peut s’écrire soit foyti, soit foity, orthographe qu’il choisira, pour son nom de prêtre avec une majuscule.
Sa signature sera faite de trois initiales entrelacées, suivies de Foity curé.
Ce qui donne : GdT. Foity curé. Son premier sacrement de baptême sera donné à Guiomat fils de Benoît Bossan. À ce hasard nous verrons plus tard que le nom de Bossan sera un nom qui entrera dans la famille Detroyat.
En 1628 ce sera le premier baptême qui touche sa famille, par celui d’Etienne Chabert, fils d’Anne Detroyat dit Foity, qu’il écrit en un mot, alors qu’en 1635 le curé Guitton qui remplace le curé Foity, l’écrit en trois mots lors du baptême de Gaspard Chabert deuxième fils d’Anne Troya Foity, comme elle-même a été baptisée du nom de son père : Pierre Troya foity.
En 1643 en octobre, le curé Foity a repris sa place et baptise Catherine Chabert, fille d’Anne Troyat Foity avec un t à la fin comme pour lui à l’ouverture de son registre. Entre-temps dans d’autres églises se sont mariés des âmes de la même famille des troya foity, attestant qu’il s’agit bien de la même famille, notamment à Varacieux, puisque les pères sont souvent des frères issus du même père et pourtant avec des orthographes différentes.
En 1664 le 10 juin, baptême de Gaspard detroyat foyti fils de Gaspard detroyat et d’Ophélie Gilot ou plus certainement Giloit. C’est le troisième Gaspard en 22 ans qui a à voir avec les detroyat. La même année, le 26 septembre, est le jour du mariage de Gaspard Detroyat, dit Foity de Varacieux, avec Elise Suiffon.
En mars 1665 le curé de St.Vérand, certifie avec le vieux curé de Chaste (Chatte), qu’ils ont donné la bénédiction nuptiale à la fille Claude Barron et Jean Marioz, fille de feu François Barron de la paroisse de Chaste ainsi que du mariage de Jean Suiffon, frère d’Elise Suiffon femme Gaspard Detroyat dit foity, et de la Claude Coriard de St.Vérand, attesté par GdT Foity curé de St.Vérand, qui a repris du service, sans doute pour la dernière fois, puisque nous ne le retrouvons nulle part, remplacé par le curé Jean Chabert cousin par Anne du curé Foity de St.Vérand.
En 1668 le 15 septembre, Pierre Detroyat foity de Varacieux, épouse Benoîte Vallat de Chaste (Chatte), signé du nouveau curé : Jean Chabert.
Egalement en 1668 le 25 octobre, mariage d’une fille de Pierre Detroyat foity de Varacieux, nouveau certificat donné par le curé Chabert.
Toujours en 1668, le 25 octobre, mariage de Pierre Detroyat foity de Varacieux, nouveau certificat donné par le curé Chabert. Son appartenance à la famille l’aide à reprendre les erreurs de ses prédécesseurs âgés. En même temps qu’il marie la deuxième fille de Pierre Detroyat foity de Varacieux à Claude Hinault de la Blache de Vinay et le même jour lie Phélicie Courteys de Quincieu avec Jean Vallat. Son père est Jacques Vallat frère de l’épouse de Pierre Detroyat foity de Varacieux, fille Vallat, sa tante. Trois mariages le même jour.
Les prêtres ont fait quelques mélanges des uns avec les autres mais tout est rentré dans l’ordre malgré les difficultés d’avoir encore à s’y retrouver.
Arrive 1688 le 13 janvier, 20 ans se sont écoulés, pour le mariage en l’église de Quinsivet, de Jean Detroyat foity âgé de 23 ans, fils de Gaspard, marchand du château-ferme des de La Porte de Varacieux, et de Léonore Girod, fille de Simon Girod de Murinais, laquelle a demeurée quatre années dans la paroisse où son mariage est célébré avec son époux. Les trois publications du mariage, ont été faites dans cette paroisse, et les mêmes jours à Varacieux, sur le certificat que nous avons vu, il apparaît que Jean Barbier est son parrain et de La Porte marquis seigneur de Quinsivet, le parrain de Jean.
Gaspard detroyat, père de Jean est le marchand des de La Porte à Varacieux, le marquis accorde à Jean d’être son marchand à Quinsivet il logera sa nouvelle famille au manoir de Quinsivet, comme il en apparaît sur le certificat, que nous curés, avons vu. Le tout en faveur de Jean Detroyat foity.
Signé : Jean detroyat foity et Rey curé de Quinsivet, Demmerioz, une signature illisible, et l’entrelacé GtD.F de son grand oncle, ex curé de St.Vérand.
On peut mieux comprendre les mises au point des actes de 1668. Ces nouveaux curés se devant de rétablir au moins pour ceux qu’ils le pouvaient encore, une juste vérité. Non pas que le ou les précédents est mentis, mais se sont fourvoyés dans l’application des Edits pas toujours faciles à transposer.
Autant pendant les 20 ans qui se sont écoulés avant le mariage de Jean, qu’après celui-ci jusqu’au 6 novembre 1731, date clef de l’ensemble de la famille, les troya ou de Troyat, ou Detroyat ne sont pas resté inactifs à Quinsivet, à Varacieux, à Murinais, à St.Marcelin ou St.Vérand, nous le verrons après par paroisse ou fêtes. Que s’est-il donc passé ?
1731 le 6 novembre, mariage de Baptiste Giron de Millard de Chevrières, avec Catherine Detroyat en la paroisse de Quinsivet, fille de Jean Detroyat et de Léonore Girod, comme en attestent les certificats des curés des deux paroisses, des Chevrières et Quinsivet, où l’événement est de taille, car se rapprochent les Giron de Millard, noblesse de la région avec la famille Detroyat qui est aux postes clefs des terres des alentours, ce qui signifie « argent ». Ce mariage fait foule par ses témoins, nous pouvons y voir François Nitrier, Antoine Eulin, Antoine Coupat, François Fayard, le dit Giron témoin requis, puis les époux Giron de Millard, Vihier, F.de Cusin, Antoine Coupat, François Fayard, Marguerite Jouves, Brenier x, Detroyat Jean père de la mariée, et le nouveau curé de St.Vérand, le curé Brenier.
Une grande fête en perspective.
Le 25 septembre 1738, Jean Detroyat marchand de Quinsivet assiste avec Jean Bressieux qui devient un de ses meilleurs amis, au mariage de sa sœur Phanie Bressieux des Chevrières, qui épouse Thomas Didier, on voit bien le rapprochement de ces gens des terres, qui prennent une importance capitale entre les paroisses. Ce jour là trois paroisses montrent leurs amitiés : Quinsivet, Murinais, Varacieux avec les personnes des Buisson parents du marié, Detroyat, Bressieux, Cailloux de Murinais, Grenard, Revilloux de Quinsivet et même Raguache de Chatte.
Le 20 juin 1741, le même genre de cérémonie se renouvelle à Quinsivet, pour regrouper encore tous les acteurs des autres mariages, sous la houlette d’un nouveau curé, le curé Groussin, qui lui va rester assez longtemps comme nous allons pouvoir le constater.
Les fêtes ne peuvent être éternelle pour tous.
Le 11 février 1743 est inhumé à l’intérieur de l’église paroissiale de Quinsivet, Jean Detroyat, ancien marchand du seigneur marquis de La Porte, il sera alors âgé de 56 ans au 10 juin, en présence du Marquis de La Porte, attestant un comportement de bon chrétien durant sa vie qui a obtenu son sépulcre en l’église. Ont assistés en plus de tous les hommes et femmes de la proche région, de nouveaux amis ou liaisons de sa famille, par Jacques Monet, Jean Charpenay minotier, Claude Albertin, lesquels ont signés comme témoins.
Triste semaine pour tous les Detroyat d’où qu’ils soient, surtout de son père Gaspard qui ensevelit son fils. Cependant la vie continue.
Le 23 Janvier 1744 a été baptisé Joseph né le 22, fils des époux Joseph-Pierre Detroyat et Magdelaine Rubichon, habitant le manoir de Quinsivet comme successeur de Jean marchand du seigneur marquis de La Porte. La marraine est Louise Roux, épouse de Jacques Roux, lui étant le parrain, habitants tous deux à la paroisse de Cognin-les-Gorges. Les parents ont signés ainsi que les époux Rubichon.
Cette cérémonie voit se conforter les relations entre les Detroyat et les Rubichon, chose qui est loin d’être finie.
Le 10 février 1744, mariage de Pierre Buisson âgé de 24 ans, né à St.Siméon de Bressieux fils de Jeanne Gaillard veuve Buisson, remariée avec Gabriel Detroyat de la paroisse de Quincieu, fils de Jean Detroyat marchand du marquis de La Porte. Les infantes ont assistées à la célébration du dit mariage, ainsi que les drapiers Jean Baptiste Giron de Millard épouse Catherine Detroyat, beau-frère de la dite mariée, Monnier et Laforêt tous des Chevrières, et de Joseph Detroyat marchand des de La Porte, habitant Varacieux, lesquels ont signés avec les paroissiens et : Groussin curé de Quinsivet et de Quincieu.
Ces mariages ou baptêmes à presque répétitions, démontrent l’importance prise par les familles Detroyat ; on ressent bien, qu’ils sont sollicités à participer à toutes ces fêtes car aux yeux de tous ils sont devenus des notables.
Le 9 novembre 1750, baptême de Catherine née le 8, fille de Joseph Détroyat toujours marchand du seigneur marquis de La Porte, et de Magdelaine Rubichon habitante de Quinsivet.
Du nouveau chez les Detroyat, entre en scène le deuxième curé après Gaspard du Foity en la personne de Joachim Detroyat, prêtre et curé de Varacieux, qui administre le sacrement du baptême à la dite Catherine sa nièce, puisque frère de Joseph, assisté du curé Groussin de Quinsivet. Apparaît un nouveau nom dans les amis : M. Champon.
Nous allons arriver à un événement assez rare, surtout par les conditions qui l’ont amené : Le baptême de la deuxième cloche de l’église Notre Dame de Quinsivet. Le 25 mai 1751, après le tremblement de terre qui a fait de nombreux ravages dans la région, une partie du clocher s’est effondré avec sa cloche qui s’est cassée.
La réunion d’hommes et de femmes qui s’en suit, devient un événement retentissant pour cette paroisse. En effet vont y assister un panel de notabilités, Claude François Joseph marquis de La Porte seigneur de Varacieux, Murinais et Quinsivet, Dames Elisabeth épouse du marquis et Magdelaine épouse de Joseph Detroyat Marchand du marquis, qui respectivement seront parrains et marraines de la cloche baptisée Marie-Elisabeth-Magdelaine, par le curé Joachim Detroyat, assisté par le curé Groussin de Quinsivet et du curé Brenier de St.Vérand. Est notée la présence de nombreux notables de la région, dont le comte de Murinais, le Châtelain de St.Mexan, le vicaire général représentant l’évêque de Grenoble, le baron de St.Siméon de Bressieux et bien d’autres représentants. L’église est trop petite pour contenir autant de monde, les portes restent ouvertes, la placette est pleine. Une fête qui rejaillira sur l’aura des familles Detroyat.
Une génération plus loin les situations ont encore évoluées.
En 1775 le 7 février mariage de François Germain également marchand du seigneur de Brezins (ou à cette époque Bresin), habitant dans la paroisse, fils d’Antoine Germain et de la défunte Magdelaine Detroyat Foity, fille de Joseph Detroyat et de Magdelaine Rubichon, tous deux ce jour disparus depuis bien des mois. Le curé de Quinsivet unit Demoiselle Roze (ou Rose) Detroyat foity, à François Germain, et déclare : « Les formalités requises ayant été préalablement observées, n’ayant découvert aucun empêchement canonique ou civil, j’ai lié les dites parties précédentes, écrit le Curé Groussin. De l’autorité et consentement des parents, en présence de Maurice Detroyat, des époux Louis Rubichon, de Joseph et Augustin Jolly, témoins, ont signés avec les époux habitants la dite paroisse de Quinsivet ».
Ce mariage fait se rencontrer un garçon Detroyat et une fille Jolly, nous verrons pourquoi plus tard sur Murinais.
En 1775 au mois de mai, j’ai donné la bénédiction nuptiale à Pierre Thomas travailleur de Varacieux, cousin de Joseph Detroyat marchand de Quinsivet son oncle paternel par Estienne Buisson frère de la dite épouse, travailleuse des Chevrières. Jean Baptiste Fayard domestique de Joseph Detroyat sera le témoin requis avec Joseph Detroyat qui signe pour les autres ne sachant le faire. Les requis : Detroyat J, J.B. Fayard, Darnand curé de Quinsivet., en place du curé Groussin décédé.
On peut voir que Joseph Detroyat est entouré de domestiques, apportant une preuve supplémentaire de l’évolution des Detroyat, au moins pour ceux dont nous avons parlés.
En 1782 le 14 février, est baptisé Eugène Charles-Marie né le 13 à onze heures du matin, fils de Maurice Detroyat bourgeois de la paroisse et de Marie Agnès Brizard. Le parrain est Antoine Jouvenet, la marraine Marie-Thérèse Joséphine Brizard, sa tante maternelle de Cognin-les-Gorges. « Ont signés avec nous les autres assistants : Detroyat, Sophie Brizard, Juivinet, Robin, Dué, Brizard père, Guillermet, Mélanie Giroud, Simon, et moi, Darnand curé de Quinsivet ».
S’ajoutent encore des nouveaux amis ou des nouvelles connaissances, le cercle s’agrandit encore.
En 1783 le 3 mars, baptême de François Hipolyte (avec un seul p.) Detroyat, né le premier du mois, fils de Maurice, et de Demoiselle Rose-Marie Brizard mariés ; qui a eu pour parrain monsieur François Clément, et pour marraine Demoiselle Marguerite Detroyat sa tante. Ont signés : F. Clément, Marguerite Detroyat, Rubichon, L. Pain, Joseph Buis, J. Detroyat, Boissieux, Perrin vicaire, et Darnand curé.
Une fête exceptionnelle des bourgeois de Quinsivet, habitants la grande maison bourgeoise bâtie depuis peu, aux limites de St.Vérand et de Quinsivet. Ce garçon, François Hipolyte se prépare une destinée hors du commun, nous le verrons plus loin à St.Marcellin.
En 1787 le 4 juin à 9 heures du matin a lieu le mariage d’Antoine Tache dit Jançon, âgé d’environ 26 ans et de Magdelaine Detroyat âgée de 24 ans, habitants de cette paroisse, fils de Michel Tache fermier du seigneur marquis de La Porte, et de Louise Brun d’une part ; la Demoiselle Magdelaine Detroyat âgée de 24 ans, aussi habitante de cette paroisse, fille de Jean Detroyat, de son vivant marchand du dit lieu, et de Léonore Girod d’autre part. « Les parties ayant été proclamées en dues formes ordinaires, sans avoir découvert d’impossibilités civiles ou canoniques, ayant la bénédiction de monseigneur l’archevêque de Vienne, ni d’autres empêchements, aussi bien civils que canoniques, ayant obtenus de monseigneur l’archevêque de Vienne la validation des deux bans, ainsi qu’ils comptent par les dits contrats et les conditions acceptées par les parties en date du 30 mai de cette année, signés par Fayard vicaire général, contresignées par le secrétaire, dûment contrôlées au greffe des informations canoniques de Vienne le 1 mai. Sont présents : Jean Tache frère de l’époux et Michel Tache père de l’époux, plus Louis Rubichon, cousin germain de l’épouse, plus Magdelaine Rubichon sa mère, aussi confirmé par l’épouse et de plusieurs autres, les familles Germain soussignées avec les parties, après que le contrat civil, (Contrat de mariage), ait été passé ».
Suivent les signatures de : Antoine Tache, Rubichon, Jean Tache, Etienne Rubichon, L. Michaz, Jean Mas, Boissieux, Perrin nouveau Curé de Quinsivet.
De ce long contrat fait et contrôlé par les instances religieuses, en ressort en principal une demande faite par Madame Detroyat, veuve de Joseph son mari, d’avoir une certitude que les souhaits de Joseph Detroyat et du marquis de Varacieux, restent bien dans le giron des Detroyat. Il semblerait que ce contrat dont il est fait état, représente la possibilité pour Antoine Tache d’accéder au titre de marchand de Quinsivet, dans le cas où il n’y aurait plus de descendants males du coté Détroyat. Il ne faut pas perdre de vue que nous approchons de notre révolution sous deux ans. Les remous qui déjà se dessinent dans le Dauphiné ne sont pas pour exclure l’idée de Madame Detroyat et de ses enfants.
Ce qui se présentait ces jours de mariage, vont bien avoir lieux, les Detroyat vont y assurer leur part, dans le respect fondamental qu’ils ont toujours reçu de leur parents : Le respect d’autrui.
L’église de Quinsivet, où ce sont passé pendant des siècles les grands moments des Detroyat, va disparaître, certainement un peu par le rayonnement que cette paroisse représentait par rapport à ses voisines plus peuplées de gens de tous milieux ; le presque contraire de Quinsivet. Secouée qu’elle avait été par ce tremblement de terre du 18 ième siècle, elle sera rasée et ses archives transportées à St.Vérand où l’on peut encore les compulser. Que sont devenus les corps, notamment celui de Jean Detroyat enseveli en son sein en 1743 le 11 février, je ne saurais le dire, et pourtant il fait partie de mes ascendants directs.
Recherches généalogiques de 2009 et 2010, qui complètent celles de 2003 et 2005, par Détroyat Gilbert. Tous droits réservés.